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Les protéines végétales ont le vent dans les voiles

Par Étienne Lafrance, Agent d’information sur les marchés, Producteurs de grains du Québec

 

 

Au début du mois d’août 2021, A&W Canada lançait à l’échelle nationale une nouvelle offre de protéines végétales dans ses restaurants : des pépites imitant la viande de poulet. Cette annonce symbolise la croissance fulgurante des protéines végétales dans notre offre alimentaire quotidienne. Celle-ci courtise les flexitariens qui, sans être végétariens, tiennent à réduire leur consommation de viande pour des raisons environnementales. L’offre s’est grandement accentuée pour amadouer ce consommateur : de jeunes pousses concoctent des aliments innovants qui ressemblent à s’y m’éprendre aux aliments carnés et l’éventail de produits s’est grandement diversifié, comme les « fausses viandes » de poulet, de poissons ou d’œufs. Il est alors intéressant d’en dresser un portrait, d’une perspective mondiale jusqu’à l’assiette des Québécois.

 

 

Un marché en pleine croissance

Depuis les dernières années, les protéines végétales ont le vent dans les voiles. La pandémie aurait pu freiner cette demande. Or, ce fut tout le contraire et ce marché est toujours en pleine croissance. Selon un récent rapport de Bloomberg Intelligence, le marché mondial des protéines végétales évalué à 29,4 G$ US en 2020 pourrait s’élever à 162 G$ US en 2030. De plus, cette source d’alimentation risque de représenter 7,7 % de l’apport en protéines des consommateurs à travers le monde. L’un des principaux facteurs de cette augmentation serait la compétition pour les ressources dans les pays où la croissance de la population sera forte, notamment dans les pays de l’Asie du Sud-Est.

 

Les géants de l’alimentation ont bien compris cette nouvelle tendance et s’y sont adaptés très rapidement. Dans le secteur de la restauration, A&W a lancé depuis quelques années déjà son burger à base de protéines végétales. D’autres grands acteurs du milieu l’ont imité. McDonald a essayé un tout nouveau burger végétal Beyond Meat en Ontario, ce qui a abouti à un partenariat de 3 ans entre les deux compagnies en février dernier. La compagnie Yum! qui détient les restaurants PFK, Pizza Hut et Taco Bell a également conclu une entente avec Beyond Meat.

 

Pour ce qui est des produits achetés en épicerie, là encore les grands joueurs se sont ajustés. Des repas emblématiques comme les macaronis au fromage de Kraft Dinner ou les boulettes d’Ikea sont offerts avec une option végétalienne. Même les compagnies de protéines animales incluent maintenant des protéines végétales dans leurs viandes afin d’aller chercher une partie de cette demande.

 

Lorsqu’on pense aux protéines végétales, les marques de Beyond Meat et d’Impossible Foods viennent spontanément en tête. Or, les marques préférées des Canadiens en 2020 étaient plutôt Yves, Sunrise et Gardein, alors que Beyond Meat occupait la 4e place.

 

 

 

Au Québec aussi!

Au Québec, Aliments Boréales, une entreprise du Saguenay–Lac-Saint-Jean conçoit des boulettes végétales à partir de gourganes. Vegeat produit également des galettes à base de pois jaunes et de légumes. Il ne faudrait pas oublier les entreprises québécoises qui achètent du soya produit localement pour le transformer en tofu ou en boisson, comme Unisoya et Natur-a.

 

Les protéines végétales sont en essor un peu partout dans le monde et le Québec n’en fait pas exception. Les agriculteurs québécois sont capables de produire plusieurs grains et légumineuses pour satisfaire cette demande. Ce n’est qu’une question de temps avant que l’on puisse retrouver encore plus d’aliments à base de protéines végétales cultivées et transformées ici.

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