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Les usages multiples des grains

Par Étienne Lafrance, Agent d’information sur les marchés aux Producteurs de grains du Québec, octobre 2021.

 

 

Les grains sont principalement destinés vers le secteur animal, tout particulièrement au Québec où, historiquement, l’élevage s’est bien développé en comparaison avec l’Ouest canadien. Pourtant, les grains ont plusieurs autres utilisations, certaines plus évidentes que d’autres.

 

 

Des grains dans l’alimentation

La plus flagrante est sans doute celle pour le secteur boulanger. Bon an, mal an, environ 20 à 25 % du blé produit au Québec se destine à l’alimentation humaine (source : prélevés au Plan conjoint des Producteurs de grains du Québec). En comparaison, entre 55 et 60 % du blé cultivé aux États-Unis se retrouve dans l’alimentation humaine. Néanmoins, au Québec, quelques compagnies développent le blé pour alimentation humaine, comme les Moulins de Soulanges. Les grains destinés au secteur boulanger doivent respecter des critères de qualité plus élevés que dans le secteur animal. Les plus importants critères sont le taux de protéines et l’indice de chute. Ce dernier représente une mesure de la dégradation de l’amidon : un indice faible signifie alors que le pain ne lèvera pas et aura tendance à déchirer.

 

Le grain peut tout simplement être mangé directement, après une première transformation. C’est le cas de l’avoine en gruau, de l’orge perlé dans les soupes ainsi que des légumineuses.

 

Les boissons végétales constituent également une façon différente de consommer des grains, que ce soit les boissons de soya ou d’avoine. La bière et les alcools forts sont aussi une autre manière de consommer des grains végétaux, avec modération bien sûr! Saviez-vous que selon une étude du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ), entre 20 et 30 % d’une bière est composée de malt (grains transformés pour la bière) et de houblon?

 

La demande des protéines végétales a connu une croissance incroyable au cours des dernières années. On n’a qu’à penser au tofu et aux nombreux isolats de légumineuses qui sont un ingrédient indispensable aux boulettes végétales comme celles de Beyond Meat ou d’Impossible Foods.

 

 

Des grains dans les transports

On fabrique aussi des carburants à partir de grains que l’on appelle biocarburants. Les biocarburants sont employés afin de réduire les gaz à effet de serre en remplaçant les énergies fossiles plus polluantes. Ceux-ci sont controversés, mais ils font tout de même partie du coffre à outils de nos gouvernements pour arriver à une transition verte. Le plus important des biocarburants est l’éthanol.

 

Au Québec, environ 440 000 tonnes de maïs sont nécessaires à la production d’éthanol, soit approximativement 12 % de la production québécoise, qui tourne aux alentours de 3,6 millions de tonnes. Aux États-Unis, cette proportion est beaucoup plus élevée, à près de 35 %. Au cours de la dernière année, le diesel renouvelable a fait beaucoup parler de lui. Son principal avantage est de pouvoir être consommé directement par les voitures. Il ne requiert donc pas d’être mélangé aux carburants traditionnels. Afin de répondre à la demande en huile végétale pour la production de diesel renouvelable, les superficies de soya devraient atteindre 120 millions d’acres (Ma) en 2024 alors qu’elles se situaient 87,2 Ma en 2021.

 

Dans un autre secteur des transports, le carburant durable pour l’aviation retient beaucoup l’attention. La Maison-Blanche a investi des milliards de dollars dans le but de produire 3 milliards de gallons de carburant durable pour l’aviation d’ici 2030 et de combler la demande projetée de 35 milliards de gallons en 2050. Le secteur de l’aviation représente 2,5 % des émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis. Le carburant durable pour l’aviation peut être produit à partir de graines de moutarde.

 

 

Les usages insoupçonnés des grains

L’éventail des usages des grains peut être assez éclaté et surprenant. Les textiles de lin et de chanvre sont surveillés de près par l’industrie de la mode, en raison de leurs avantages écologiques comparativement aux autres types de fibre. Par ailleurs, ces grains sont aussi dans la mire des secteurs de la construction et de l’automobile en raison de leur légèreté et leur durabilité, tant physiquement qu’environnementalement, par rapport aux produits issus de la pétrochimie. Grâce au chanvre, on peut fabriquer de la litière pour animaux domestiques ou des écouteurs haut de gamme! Les sous-produits des grains peuvent également servir à produire des emballages et des ustensiles comestibles!

 

Ceci ne représente qu’un aperçu des nombreux bienfaits que les grains nous rendent. Les grains ont également la capacité de répondre aux préoccupations environnementales grandissantes de la population. Les grains risquent alors de devenir un terreau fertile à l’innovation!

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